Je suis partie très
tôt de cette ville de province ce matin-là.
La cité était encore
endormie, si ce n’étaient quelques lumières allumées deci delà, dans les
immeubles que mon taxi longeait pour m’emmener à la gare.
Des lumières qui
pointaient ces lèves tôt, qui chaque matin commencent avant tout le monde et
effectuent un labeur bien souvent ignoré de tous... nous en connaissons sur BDG.
Une fois installée
dans mon compartiment, le train s’est ébranlé et j’ai eu la chance de pouvoir
suivre l’arrivée du jour naissant ; avec ce beau temps qui s’annonçait, ce fut
fascinant !
Tout a commencé par
une faible lueur à l’horizon, annonciatrice de cette nouvelle journée.
Avez-vous remarqué
comme l’aube donne à chaque chose une impression de propreté ?
Comme si la nuit avait
profité des ténèbres pour laver la nature.
Il ne subsiste du
dernier rinçage qu’une rosée qui bientôt s’évaporera avec la fraîcheur du
matin.
Petit à petit, j’ai
commencé à découvrir dans la campagne ensommeillée quelques points d’eau,
petits lacs et étangs nimbés d’un voile de brume.
La lumière du soleil
n’était pas encore bien vaillante, et c’est en ombre chinoise que j’ai aperçu
des canards qui palmaient tranquillement, ne laissant derrière eux qu’un léger sillage
dans l’eau.
J’ai eu la chance
d’apercevoir, l’espace de quelques secondes, la silhouette délicate de deux
cygnes gracieux, posés au milieu d’un plan d’eau et avançant côte à côte.
C’était comme une
photo sépia.
Cet instant fugace m’a
laissé comme le goût d’une poésie dont je n’aurais pas le temps d’achever de
lire toutes les strophes.
Le soleil a continué
inexorablement son ascension, les ombres des maisons et des arbres se sont
allongées.
Les fenêtres des habitations
se sont éclairées.
La France se lève.
C’est le matin
maintenant.
Dans la campagne, les premiers autobus ont commencé à sillonner les petites routes.
La France laborieuse
est en chemin.
Ma dernière image : un
petit bois, une grande étendue herbeuse, des champs ceinturés de barrières et
au beau milieu de l’un d’entre eux, trois chevreuils se régalant d’herbes et
de rosée mêlées.
Le train ne les a pas
effrayés.
L’un deux a relevé la
tête dans notre direction
... qui sait si nos
regards ne se sont pas croisés.
Une belle
journée s'annonçait !
J'espère qu'il en sera de même pour vous aujourd'hui.
Allez savoir où le bonheur se niche parfois...
Des moments si fugaces qu'il ne faut pas les laisser échapper.
J'espère qu'il en sera de même pour vous aujourd'hui.
Allez savoir où le bonheur se niche parfois...
Des moments si fugaces qu'il ne faut pas les laisser échapper.